Damien

Anatomie poignet : structure osseuse et biomécanique

L’essentiel à retenir : véritable carrefour biomécanique, le poignet articule l’avant-bras et la main grâce à huit os carpiens organisés en deux rangées mobiles. Cette architecture complexe, sécurisée par un système ligamentaire dense, assure la stabilité nécessaire à la transmission des forces tout en permettant une mobilité sur trois axes, conditionnant la précision de la préhension.

Comprendre l’origine des pathologies traumatiques ou dégénératives de la main impose une maîtrise rigoureuse de l’anatomie poignet, une articulation pivot dont la stabilité dépend d’un agencement tissulaire dense. Cette synthèse technique expose l’architecture osseuse du carpe et la biomécanique des jonctions radio-ulnaires pour expliquer les mécanismes physiologiques de mobilité et de préhension. Le contenu examine précisément la topographie des huit os carpiens, la classification fonctionnelle des ligaments intrinsèques et extrinsèques, ainsi que le trajet des structures vasculo-nerveuses majeures comme le nerf médian.

  1. La structure osseuse du carpe : les fondations du poignet
  2. L’articulation du poignet : point de jonction entre l’avant-bras et la main
  3. La biomécanique du poignet : une mécanique de précision
  4. Le système ligamentaire : le gardien de la stabilité
  5. Les tendons et muscles : les moteurs du mouvement
  6. L’innervation du poignet : le réseau de commande et d’information
  7. La vascularisation du poignet : un réseau vital

La structure osseuse du carpe : les fondations du poignet

Les huit os du carpe : une mosaïque osseuse

Le carpe ne constitue pas un bloc unique, mais un ensemble de huit os courts, les carpiens. Ils s’agencent précisément en deux rangées distinctes, une proximale et une distale. Cette disposition architecturale dicte la flexibilité globale du poignet.

Cette organisation en deux niveaux autorise une mobilité que l’os seul interdirait. Ces os restent de petite taille, pourtant ils s’avèrent extrêmement résistants aux contraintes.

Chaque os possède une forme unique. Cette morphologie spécifique détermine strictement ses articulations.

L’ensemble forme une sorte de tunnel profond sur sa face palmaire. Cette structure concave est connue sous le nom de canal carpien, un passage que nous détaillerons plus bas.

La rangée proximale du carpe : l’interface avec l’avant-bras

Identifions les quatre os de la rangée proximale, en partant de l’extérieur vers l’intérieur. La liste inclut le scaphoïde, le lunatum, le triquetrum et le pisiforme. Notez que le pisiforme est un os sésamoïde situé juste en avant du triquetrum.

Cette rangée se trouve directement en contact avec le radius. Elle forme l’articulation radio-carpienne, où le scaphoïde et le lunatum assurent la liaison mécanique principale avec l’os de l’avant-bras.

Le scaphoïde agit ici comme un véritable pont mécanique entre les deux rangées. Sa forme particulière lui confère une grande mobilité, mais le rend aussi structurellement vulnérable.

La rangée distale du carpe : la connexion avec la main

Voyons maintenant les quatre os de la rangée distale, toujours de l’extérieur vers l’intérieur. On identifie le trapèze, le trapézoïde, le capitatum et enfin l’hamatum.

Cette rangée s’articule fermement avec les os métacarpiens. Elle constitue ainsi la base rigide de la paume de la main.

Le capitatum s’impose comme l’os le plus grand du carpe. Il sert de pilier central indéboulonnable à l’architecture du poignet. L’hamatum se distingue par son crochet osseux, l’hamulus, palpable dans la paume.

Tableau récapitulatif des os du carpe

Ce tableau sert d’outil de synthèse immédiat pour l’anatomie. Il permet de visualiser rapidement l’organisation hiérarchique des huit os du carpe. Chaque os y est classé selon sa rangée d’appartenance.

Rangée Nom de l’os (côté radial) Ancien nom / Synonyme Caractéristique principale
Proximale Scaphoïde Naviculaire Pont entre les rangées
Proximale Lunatum Semi-lunaire Articulation avec le radius
Proximale Triquetrum Pyramidal Face interne
Proximale Pisiforme Sésamoïde En avant du triquetrum
Distale Trapèze Base du pouce
Distale Trapézoïde Petit, base du 2ème métacarpien
Distale Capitatum Grand os Pilier central
Distale Hamatum Os crochu Présence d’un hamulus

L’articulation du poignet : point de jonction entre l’avant-bras et la main

L’extrémité distale du radius : la surface d’accueil principale

Le radius s’impose comme l’os prédominant de l’avant-bras s’articulant directement avec le massif carpien. Son extrémité inférieure, qualifiée de distale, présente une architecture large et aplatie. Elle constitue la véritable surface portante mécanique du poignet.

Cette zone de contact, nommée glène radiale, affiche une concavité spécifique divisée en deux facettes distinctes. La partie latérale triangulaire accueille le scaphoïde, tandis que la facette médiale reçoit le lunatum. Cette configuration assure un emboîtement articulaire d’une stabilité remarquable.

Sur le flanc externe de l’os, le processus styloïde radial forme une saillie osseuse caractéristique. Ce repère anatomique, facilement palpable sous la peau, sert de point d’ancrage stratégique pour les ligaments collatéraux.

Le rôle de l’ulna et l’articulation radio-ulnaire distale

Contrairement à son voisin, l’ulna (ou cubitus) ne s’articule pas directement avec les ossements du carpe. Une structure fibrocartilagineuse complexe, le ligament triangulaire, l’isole de la main. Son rôle mécanique diffère donc radicalement.

L’articulation radio-ulnaire distale (RUD) assure la liaison entre la tête de l’ulna et une encoche sigmoïde située sur le radius. Cette jonction pivotante s’avère fondamentale pour la mécanique du membre supérieur. Elle autorise les mouvements rotatifs essentiels de l’avant-bras.

C’est précisément ici que s’initie la pronosupination. Ce mécanisme de pivot du radius autour de l’ulna permet d’orienter la paume de la main vers le sol ou le ciel.

Les deux colonnes fonctionnelles du carpe

Pour appréhender la biomécanique fine du poignet, les experts adoptent une vision fonctionnelle organisée en deux colonnes verticales. Cette approche structurelle permet de mieux comprendre la répartition des charges. Chaque colonne possède des propriétés de mobilité bien distinctes.

La colonne externe, dite radiale, regroupe le scaphoïde, le trapèze et le trapézoïde. Cet ensemble osseux (complexe STT) est considéré comme le pilier de la stabilité du poignet. Il s’avère indispensable au fonctionnement et à la force du pouce.

À l’inverse, la colonne interne ou ulnaire englobe le reste des os du carpe. Nettement plus mobile que sa voisine, elle participe activement aux amplitudes de flexion et d’extension de la main.

Les surfaces articulaires intercarpiennes

Les os du carpe ne se limitent pas à une simple jonction avec l’avant-bras. Ils disposent de multiples facettes de contact entre eux, formant les articulations intercarpiennes. Cette architecture complexe permet une cohésion interne du massif osseux.

Ces jointures planes autorisent de légers glissements entre les surfaces osseuses adjacentes. L’addition de ces micro-mouvements, maintenus par des ligaments courts et puissants, contribue significativement à l’amplitude globale du poignet. La mobilité ne dépend pas d’un seul axe.

L’interface située entre les deux rangées osseuses, nommée articulation médio-carpienne, mérite une attention particulière. Elle agit comme une seconde charnière et joue un rôle moteur majeur dans la mécanique de flexion et d’extension.

La biomécanique du poignet : une mécanique de précision

Les axes de mouvement : flexion et extension

La flexion correspond au rapprochement actif de la paume. À l’inverse, l’extension éloigne la paume et dirige le dos de la main vers l’arrière du membre supérieur.

Cette mobilité ne dépend pas d’une seule charnière isolée. Elle émane d’une collaboration mécanique étroite entre l’articulation radio-carpienne et l’articulation médio-carpienne. La répartition exacte du mouvement entre ces deux étages osseux demeure complexe.

Concernant l’amplitude, la flexion domine souvent la cinématique. Elle atteint généralement 80 à 90 degrés, tandis que l’extension oscille fréquemment entre 70 et 90 degrés selon la laxité.

Les inclinaisons latérales : radiale et ulnaire

L’inclinaison radiale, ou abduction, désigne le déplacement latéral de la main en direction du pouce. L’inclinaison ulnaire, aussi nommée adduction, oriente la main vers le bord interne, côté auriculaire.

Une asymétrie marquée caractérise ces mouvements latéraux du poignet. L’inclinaison ulnaire offre une liberté supérieure, atteignant 30 à 45 degrés, alors que la déviation radiale plafonne souvent autour de 15 degrés.

Cette limitation s’explique par un facteur anatomique structurel. Le processus styloïde radial descend plus bas et vient buter contre les os du carpe, bloquant physiquement l’amplitude radiale maximale.

La prono-supination : la rotation de l’avant-bras

La pronation oriente la paume vers le sol ou l’arrière lors d’une rotation axiale. La supination effectue la manœuvre inverse, exposant la paume vers le ciel ou l’avant. Ces rotations s’avèrent fondamentales pour la manipulation.

Techniquement, le poignet ne génère pas ce mouvement de manière autonome. C’est le radius qui pivote autour de l’ulna, lequel demeure fixe, entraînant la main dans sa course.

La mécanique repose sur l’articulation radio-ulnaire distale au poignet et la radio-ulnaire proximale au coude.

Synthèse des capacités motrices du poignet

Trois axes majeurs définissent la liberté articulaire et la dextérité du poignet. La combinaison fluide de ces plans permet d’orienter la main avec une précision extrême.

Voici les fonctions clés de cette mobilité :

  • Flexion-Extension : Mouvement d’avant en arrière, requis pour saisir fermement et relâcher.
  • Inclinaison Radiale-Ulnaire : Déplacement latéral, utile pour des actions comme marteler ou verser.
  • Prono-Supination : Rotation axiale, nécessaire pour tourner une clé ou utiliser un tournevis.

Une animation anatomique en 3D illustre ce fonctionnement articulaire complexe.

Le système ligamentaire : le gardien de la stabilité

Ligaments extrinsèques et intrinsèques : une distinction fonctionnelle

L’architecture du poignet repose sur une classification binaire de ses attaches fibreuses. On différencie les ligaments extrinsèques des ligaments intrinsèques. Cette catégorisation dépend exclusivement de leurs zones d’ancrage osseux respectives.

Les ligaments extrinsèques assurent le pontage entre l’avant-bras et la main. Ils connectent le radius ou l’ulna aux os du carpe. Ces structures longues et robustes verrouillent solidement la capsule articulaire.

À l’inverse, les ligaments intrinsèques opèrent dans un périmètre restreint. Plus courts et moins épais, ils solidarisent les os du carpe entre eux. Leur action mécanique garantit la cohésion interne du massif carpien.

Les ligaments extrinsèques palmaires : le soutien antérieur

Les tissus situés sur la face palmaire présentent une densité fibreuse supérieure. Ils dessinent un « V » inversé caractéristique qui stabilise le carpe. Leur fonction mécanique bloque toute extension excessive de l’articulation.

On identifie les principaux ligaments radio-carpiens palmaires comme piliers de cette zone. Le ligament radio-scapho-capital et le long ligament radio-lunaire en sont les acteurs majeurs. Ces faisceaux s’élancent du radius pour s’ancrer sur la première rangée du carpe.

Le système intègre également les ligaments ulno-carpiens palmaires sur le versant interne. Le ligament ulno-lunaire et l’ulno-triquétral s’intègrent dans ce complexe fibreux stabilisateur.

Les ligaments extrinsèques dorsaux : le contrôle postérieur

L’anatomie de la face dorsale révèle un dispositif ligamentaire nettement plus fin. Ces attaches offrent une résistance moindre comparée aux structures palmaires antérieures. Leur mission consiste principalement à restreindre la flexion du poignet.

L’élément dominant de cette zone est le ligament radio-carpien dorsal. Cette bande fibreuse relie le bord postérieur du radius au triquetrum. Elle forme un véritable hamac de soutien pour le carpe.

Ces structures dorsales jouent un rôle clé dans la proprioception articulaire. Elles transmettent au système nerveux la position exacte du poignet.

Les ligaments intrinsèques : le maillage de cohésion du carpe

Les ligaments intrinsèques fonctionnent comme du « scotch » biologique entre les petits os. Ils maintiennent un alignement rigoureux et assurent la congruence des articulations intercarpiennes. Sans cette attache, la mécanique s’effondrerait. Ils demeurent essentiels à la stabilité de chaque rangée.

Le ligament scapho-lunaire représente la clé de voûte de cet édifice. Il unit le scaphoïde au lunatum pour prévenir tout écartement. C’est le stabilisateur central incontesté de la mécanique du poignet.

Le système s’appuie également sur le ligament luno-triquétral. Cette structure assure la liaison directe entre le lunatum et le triquetrum. Elle complète la solidarisation nécessaire de la première rangée des os.

Les ligaments du poignet ne sont pas de simples freins passifs ; ils neutralisent activement les forces déstabilisatrices et guident la cinématique complexe du carpe à chaque mouvement.

Des recherches approfondies confirment le rôle fondamental des ligaments dans la prévention des instabilités carpiennes.

Le complexe fibro-cartilagineux triangulaire (TFCC) : le pivot ulnaire

Le TFCC s’impose comme l’architecture majeure du compartiment ulnaire du poignet. Il se positionne stratégiquement entre la tête de l’ulna et le triquetrum. Cette structure complexe agit comme un coussin amortisseur indispensable. Elle comble l’espace entre les surfaces osseuses.

Sa composition mêle un ensemble dense de ligaments et de cartilage. L’élément central se nomme le ligament triangulaire ou disque articulaire. Il s’insère solidement sur le radius et la base de la styloïde ulnaire.

Ce complexe assume un double rôle biomécanique vital. Il stabilise l’articulation radio-ulnaire distale tout en transmettant les charges de la main vers l’avant-bras.

Les tendons et muscles : les moteurs du mouvement

L’architecture ostéo-ligamentaire forme un squelette stable et mobile, mais ce sont les muscles et leurs tendons qui génèrent la force nécessaire à chaque action. Analysons maintenant ces véritables « câbles » moteurs.

Les tendons fléchisseurs : la force de préhension

Les tendons fléchisseurs assurent la flexion du poignet et des doigts. Leurs corps musculaires résident dans l’avant-bras, projetant leur force vers la main. Ces structures fibreuses traversent le poignet pour agir.

La majorité s’engouffre dans le canal carpien, un espace restreint mais vital. Regroupés ici, ils bénéficient de la protection de gaines synoviales. Ce système de lubrification garantit un glissement sans friction lors des mouvements répétitifs.

Deux acteurs majeurs pilotent la flexion du poignet lui-même : le fléchisseur radial du carpe (FCR) et le fléchisseur ulnaire du carpe (FCU).

Le canal carpien : un tunnel anatomique stratégique

Ce passage ostéo-fibreux inextensible occupe la face palmaire du poignet. Sa structure est rigide : les os du carpe forment une gouttière au sol, fermée par un toit solide, le rétinaculum des fléchisseurs.

C’est une zone de trafic intense où cohabitent neuf tendons fléchisseurs et un nerf majeur. La fluidité de leur glissement conditionne la santé de la main.

  • Le nerf médian
  • Les quatre tendons du muscle fléchisseur profond des doigts
  • Les quatre tendons du muscle fléchisseur superficiel des doigts
  • Le tendon du long fléchisseur du pouce

Les tendons extenseurs : l’organisation en compartiments dorsaux

Les extenseurs, responsables de l’ouverture de la main et du redressement du poignet, empruntent la face dorsale. Leur architecture diffère radicalement.

Le rétinaculum des extenseurs plaque ces tendons contre l’os pour éviter l’effet « corde d’arc ». Il les subdivise en six compartiments ostéo-fibreux distincts, créant des couloirs anatomiques spécifiques pour chaque groupe.

Cette séparation en tunnels cloisonnés prévient les conflits mécaniques entre les tendons voisins. Elle autorise un contrôle fin et indépendant de l’extension ou de l’inclinaison.

Détail des six compartiments des extenseurs

Le premier compartiment, situé sur le bord radial, abrite le long abducteur et le court extenseur du pouce. Cette zone anatomique reste particulièrement sujette aux frictions.

Plus au centre, le quatrième compartiment s’avère le plus large. Il livre passage à l’extenseur commun des doigts ainsi qu’à l’extenseur propre de l’index.

Enfin, le sixième compartiment occupe la position la plus ulnaire. Il isole le tendon de l’extenseur ulnaire du carpe, un stabilisateur essentiel du bord interne du poignet lors de la rotation.

L’innervation du poignet : le réseau de commande et d’information

Les os, ligaments et tendons forment la mécanique du poignet, mais c’est le système nerveux qui donne les ordres et recueille les informations. Penchons-nous sur les trois nerfs majeurs qui traversent cette région stratégique.

Le nerf médian : le nerf de la sensibilité palmaire

Le nerf médian constitue une structure mixte, à la fois sensitive et motrice. Il traverse le poignet en passant à l’intérieur du canal carpien, une position qui le rend particulièrement particulièrement vulnérable aux compressions. C’est le nerf le plus superficiel dans ce tunnel.

Son rôle sensitif est très spécifique au niveau de la main. Il assure la sensibilité tactile de la pulpe du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire.

Au niveau de la main, il contrôle principalement les petits muscles du pouce (muscles thénariens) responsables de l’opposition. Cette anatomie du nerf médian permet la fonction de pince indispensable à la préhension.

Le nerf ulnaire : le nerf de la motricité fine

Le nerf ulnaire longe le côté interne du poignet. Il ne passe pas dans le canal carpien mais traverse son propre tunnel anatomique, la loge de Guyon.

Il exerce un rôle moteur prédominant dans la main. Il innerve la majorité des muscles intrinsèques. Ces muscles sont responsables des mouvements fins et précis des doigts, comme l’écartement et le rapprochement.

Son territoire sensitif concerne l’auriculaire et la moitié interne de l’annulaire. Cette innervation s’applique aussi bien sur la face palmaire que dorsale.

Le nerf radial : le nerf de l’extension

Le nerf radial aborde la face externe et dorsale du poignet. Il est principalement devenu un nerf sensitif à ce niveau, ses branches motrices ayant déjà été distribuées en amont.

Sa branche superficielle est responsable de la sensibilité du dos de la main. Elle couvre la zone du pouce et s’étend sur les deux doigts suivants.

Il faut rappeler son rôle moteur global. Les muscles extenseurs du poignet et des doigts, situés dans l’avant-bras, sont tous innervés par le nerf radial.

Les branches nerveuses articulaires et leur importance

En plus des trois grands nerfs, de nombreuses petites branches nerveuses sont dédiées à l’innervation des capsules articulaires et des ligaments. Ces nerfs sont dits articulaires et transmettent les informations de douleur et de position (proprioception).

On cite souvent le nerf interosseux postérieur et le nerf interosseux antérieur. Une étude anatomique de ces rameaux permet de mieux comprendre l’innervation sensitive du poignet.

La connaissance précise de l’anatomie des nerfs articulaires du poignet, notamment du nerf interosseux postérieur, est une base pour optimiser les techniques de dénervation chirurgicale.

Synthèse de l’innervation sensitive de la main

Une synthèse visuelle de la répartition sensitive permet de clarifier le diagnostic. Chaque nerf possède un territoire bien défini sur la peau de la main.

  • Nerf médian : Paume de la main, pouce, index, majeur, et moitié de l’annulaire.
  • Nerf ulnaire : Auriculaire, moitié de l’annulaire, et bord interne de la main (paume et dos).
  • Nerf radial : Dos de la main, sur la zone du pouce et de l’index.

La vascularisation du poignet : un réseau vital

Les artères radiale et ulnaire : les deux axes principaux

L’irrigation sanguine de la main et du poignet repose sur deux voies d’apport majeures : l’artère radiale et l’artère ulnaire. Ces vaisseaux naissent de la bifurcation de l’artère brachiale, située plus haut au niveau du pli du coude.

L’artère radiale descend le long de la face externe de l’avant-bras, en direction du pouce. Son trajet devient superficiel au niveau du poignet, ce qui en fait le site privilégié pour la palpation du pouls radial.

L’artère ulnaire emprunte quant à elle le bord interne de l’avant-bras, protégée par le muscle fléchisseur. Arrivée au poignet, elle chemine en compagnie du nerf ulnaire, passant au-dessus du canal carpien pour irriguer la main.

Les arcades palmaires : un système de suppléance

Dans la paume, les artères radiale et ulnaire convergent pour former deux boucles anastomotiques distinctes : les arcades palmaires. Cette architecture en réseau assure une sécurité circulatoire indispensable, garantissant une perfusion continue des tissus même en cas de compression d’un des axes artériels.

L’arcade palmaire superficielle est alimentée principalement par le flux de l’artère ulnaire. Située juste sous l’aponévrose palmaire, elle donne naissance aux artères digitales communes qui vascularisent la majorité des doigts.

Plus enfouie contre le squelette, l’arcade palmaire profonde dépend essentiellement de l’artère radiale. Elle s’anastomose avec le réseau superficiel, créant des relations anatomiques spécifiques pour optimiser la distribution sanguine vers les structures profondes et les doigts.

La vascularisation des os du carpe

L’apport sanguin des os du carpe présente une configuration anatomique particulière, souvent de type terminal. Les artères nourricières pénètrent l’os par une zone d’entrée unique et restreinte, sans véritable réseau de secours collatéral.

Le scaphoïde illustre parfaitement cette vulnérabilité structurelle critique. Son irrigation s’effectue de manière rétrograde, le sang entrant par le pôle distal pour remonter vers le haut ; une fracture transversale prive donc instantanément le pôle proximal de tout apport nutritif.

Cette précarité vasculaire explique pourquoi certains os du carpe sont exposés à un risque élevé de pseudarthrose ou de nécrose avasculaire après un traumatisme.

Le réseau veineux et le drainage lymphatique

Le retour veineux s’organise d’abord via un réseau superficiel très développé, visible sous la peau du dos de la main. Ce système périphérique collecte le sang désoxygéné avant de se déverser vers les voies de drainage plus profondes.

Les veines profondes, satellites des artères radiale et ulnaire, prennent ensuite le relais. Elles remontent le long de l’avant-bras, souvent par paires, encadrant l’artère correspondante pour faciliter le retour hémodynamique vers le cœur.

Parallèlement, le système lymphatique assure l’évacuation des fluides interstitiels. Ses vaisseaux suivent fidèlement les trajets veineux pour rejoindre les ganglions lymphatiques situés au niveau du creux axillaire.

L’anatomie du poignet se définit par l’interaction précise entre la structure osseuse du carpe, le réseau ligamentaire et les commandes neuro-musculaires. Cette architecture sophistiquée assure l’équilibre entre la stabilité nécessaire aux charges et la mobilité requise pour la dextérité fine. La compréhension de ces mécanismes est fondamentale pour appréhender les pathologies affectant la fonction de la main.

FAQ

Quelle est la lésion ligamentaire la plus fréquente au niveau du poignet ?

La rupture du ligament scapho-lunaire constitue l’atteinte ligamentaire la plus courante au sein du carpe. Ce ligament intrinsèque, qui assure la solidarité mécanique entre le scaphoïde et le lunatum, est essentiel à la stabilité de la première rangée des os du poignet. Une lésion non traitée de cette structure peut entraîner une désorganisation du mouvement carpien et favoriser l’apparition précoce d’arthrose.

Quels sont les signes cliniques d’une tendinite ou ténosynovite au poignet ?

L’inflammation des tendons ou de leurs gaines synoviales, comme dans le cas de la ténosynovite de De Quervain, se manifeste par une douleur vive localisée sur le trajet tendineux, exacerbée par la mobilisation active et l’étirement. On observe fréquemment un œdème local, une chaleur au toucher et parfois une sensation de crépitement ou de ressaut lors des mouvements de flexion-extension ou d’inclinaison du poignet.

Quels sont les symptômes d’une lésion du complexe fibro-cartilagineux triangulaire (TFCC) ?

Une atteinte du TFCC, structure stabilisatrice située entre l’ulna et le carpe, provoque des douleurs caractéristiques sur le bord ulnaire du poignet (côté auriculaire). Ces douleurs s’intensifient lors des mouvements de rotation de l’avant-bras (prono-supination) ou lors de l’inclinaison vers l’ulna. Les symptômes incluent également une faiblesse de la force de préhension et des bruits articulaires de type claquement.

Comment se manifeste l’arthrose au niveau des articulations du poignet ?

L’arthrose du poignet, qui résulte de l’usure du cartilage articulaire souvent consécutive à un traumatisme ancien, se traduit par des douleurs mécaniques augmentant à l’effort et une raideur articulaire progressive. Cette perte de mobilité affecte les amplitudes de flexion et d’extension, et peut s’accompagner d’un gonflement articulaire ainsi que d’une diminution de la force fonctionnelle de la main.

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